L’ascèse, l’étude de soi (par les textes) et dédier ses œuvres « Force supérieure » constituent le yoga de l’action
Texte de Martine Duchon
Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage, dit l’adage !
Tous les jours sur le tapis, déposons notre corps pour le purifier en faisant circuler l’énergie.
Tous les jours, lisons, chantons des textes qui nous mettent en relation avec l’Un, l’univers.
Voyons combien ils nous questionnent sur nos actes, nos pensées, et finalement influencent nos choix de vie.
Enfin, reconnaissons qu’au sein de cet univers immense, petits nous sommes et que les résultats, les orientations queprennent nos existences dépassent notre simple volonté. Acceptons de ne pouvoir tout décider et avec douceur de nous en remettre à une Force plus grande, que d’aucuns appelleraient Énergie ou, selon nos croyances Dieu ou Autre et persévérons dans notre cheminement en yoga quoiqu’il advienne, avec foi et détermination. Voici le yoga de l’action.
Le dos courbé sur son cahier, l’enfant tire la langue dessinant les lignes courbes des lettres qu’il apprend. Cette répétition fera de ces signes disparates une écriture liée et harmonieuse. La « lecture » de sa page d’écriture lui apprendra sa ténacité, son goût à l’effort. Le chemin est long et parsemé de « pâtés d’encre »… mais il continue, il sait qu’il y arrivera, un jour, aujourd’hui il ne peut mieux faire.
L’ascèse.
L’ascèse ou tapasen sanskrit.
D’après la définition du Larousse l’ascèse est un ensemble d’exercices physiques et moraux pratiqués en vue d’un perfectionnement spirituel. Comment avoir l’esprit libre et serein quand notre corps trop lourd ou douloureux est encombré par une digestion difficile ?
Tapas veut dire chaleur, ardeur, souffrance, pénitence, pratique austère, cuire, purifier. Lorsque nous nous mettons sur notre tapis, les gestes, le souffle augmentent la chaleur de notre corps et par l’activation de l’énergie, nous évacuons les surcharges et les toxines.
Sans pratique régulière, de quelque discipline que ce soit, il n’y a pas de progression. Il en va de même pour le yoga. L’ascèse, c’est donc aussi la discipline de se mettre sur le tapis tous les jours pour une pratique dont Patañjali nous dit qu’elle doit être faite avec confiance, zèle, respect et sans interruption.
Pratique physique, effets physiologiques mais pas seulement. Cet ensemble permettra de pacifier notre mental et nous donnera le discernement nécessaire à l’établissement de nos priorités.
Svādhyāya.
L’étude de soi par les textes.
A tous les âges, les textes nous transportent selon nos émotions. Ils font de nous des voyageurs au long cours, des aventuriers, des chercheurs… Ici les sūtra nous proposent des directions, des expériences qui peuvent au départ nous déranger ou au contraire nous enthousiasmer. Ce qui compte est de comprendre pourquoi. Ne pas refuser la proposition mais comprendre ce que cela éveille en nous.
Īśvarapranidhāna
Īśvara, littéralement le Maître, celui qui a le pouvoir. Pour l’enfant, c’est le parent, celui en qui il a touteconfiance, qui a fait ses preuves et sur qui il peut compter en cas de besoin, petit ou grand.
Pour l’adulte c’est Celui qui l’aidera à dépasser ses peurs et ses doutes et qui l’aidera à avancer dans sa vie.
« Connais-toi toi-même »
Comment ma démarche en yoga m’aide-t-elle dans la vie de tous les jours ?
